Sicile 2006 - Carnet de route
Mercredi 18 octobre

Noto et Syracuse

 Maisons troglodytes de Cava Grande (18 octobre 2006)
Maisons troglodytes de Cava Grande (18 octobre 2006)

Notre programme du jour est plutôt riche, avec quatre étapes prévues ; nous visons tout d’abord Cava Grande, dans les environs d’Avola : il s'agit de superbes gorges traversées par un cours d’eau de couleur émeraude, et dont l’une des falaises abrite un petit village troglodyte. Malheureusement, nous devons nous contenter d’un aperçu général des gorges, l’accès à la promenade au cœur de celles-ci étant fermé du fait de risques de glissements de terrain dus aux pluies récentes.

De même, la villa romaine del Tellero, à quelques kilomètres au sud de Noto, et supposée abriter des mosaïques rivales en beauté à celle del Casale, nous accueille avec une grille fermée pour cause de chantier en cours. Décidément, la chance n’est pas avec nous ce matin.

 Masques de chapiteaux (Noto, 18 octobre 2006)
Masques de chapiteaux (Noto, 18 octobre 2006)

Nous remontons donc vers Noto, réputé pour son architecture baroque - la ville a été en effet détruit au XVIIème siècle par un fort séisme, et a donc été intégralement rebâtie au goût de l’époque.

 Grille bombée de Noto (18 octobre 2006)
Grille bombée de Noto (18 octobre 2006)

En effet, les façades des palais et églises, lorsqu'elles ne sont pas décrépies ou en restauration, y sont tout à fait remarquables, et affichent des figurines de toute sorte, d’une grande expressivité, et de superbes grilles bombées en fer forgées en guise de balcon. La ville haute, moins restaurée et moins touristique, ne manque pas de charme. Quelques posters à l’entrée de la ville accentuent nos regrets de ne pas avoir pu visiter la villa romaine del Tellero, en nous laissant entrevoir l’état de conservation remarquable des mosaïques qui s'y trouvent.

 Sirènes (Noto, 18 octobre 2006)
Sirènes (Noto, 18 octobre 2006)

L’heure tournant, nous nous mettons en quête d’un endroit pour déjeuner. Nos guides semblent tous unanimes sur un point concernant Noto : il est difficile d’y bien manger. Nous parcourons donc la ville pour y déceler une bonne surprise semblable à notre enoteca de la veille. Après quelques méandres, nous optons pour le restaurant Le Ularie, malgré l’aspect peu accueillant de sa porte fermée. Dans une salle joliment voûtée, le chef aux allures un peu bourrues mais très locales nous annonce oralement la carte du jour, celle-ci n’était pas disponible par écrit, fortement axée sur les produits de la mer. Au final, une plutôt bonne adresse: de très bons raviolis de ricotta aux gambas pour moi, et une série d’antipasti de la mer savoureux, originaux et copieux pour Béné.

Nous repartons en milieu d’après-midi par les petites routes de campagne, en direction de Floridia, aux alentours de Syracuse, où se situe notre étape du soir : l’agroturismo Case del Feudo. Après quelques difficultés pour repérer la dite maison d’hôtes, nous nous retrouvons au milieu de vignes et d’orangeraies devant une belle bâtisse. L’odeur un peu âcre du raisin fraîchement vendangé rivalise avec celle enivrante des fleurs d’orangers. Le corps de ferme nous réserve une jolie chambre sous les toits, décorée avec goût dans une thématique persane.

Pour le soir, et suite à notre riche déjeuner, nous déclinons le dîner en table d’hôtes, et franchissons les six kilomètres qui nous séparent de Syracuse pour une première découverte by night de l’Ortygie, le quartier-île baroque de la ville, riche en façades décorées et églises, éclairées par la lumière jaune-orangée des lampadaires. Ruelles, places et placettes se succèdent, pleines de vie, parfois celle artificielle du tourisme, parfois celle plus authentique de la jeunesse locale. La mer agitée et odorante clôt le quartier, mais ne s'y mêle pas. Nous avons constaté cette curieuse relation à la mer dans la plupart des cités marines de Sicile : la mer n’y semble pas une ouverture, mais une limite, un danger à maîtriser plutôt qu'un lieu d’opportunités.

Nous nous attablons au bar Doctor Sam, située sur une des places au cœur de l’Ortygie, et dans lequel nous dégustons un verre de vin accompagné de quelques tapas, l’un et les autres sympathiques mais sans éclat (mais reconnaissons-le, très peu onéreux).

 Oranger (Grammichele, 17 octobre 2006)
Oranger (Grammichele, 17 octobre 2006)

 Linge suspendu dans la rue (Noto, 18 octobre 2006)
Linge suspendu dans la rue (Noto, 18 octobre 2006)

 Pigeons roucoulant (Noto, 18 octobre 2006)
Pigeons roucoulant (Noto, 18 octobre 2006)

 Chat perché (Noto, 18 octobre 2006)
Chat perché (Noto, 18 octobre 2006)

 Qui a peur du grand méchant masque ? (Noto, 18 octobre 2006)
Qui a peur du grand méchant masque ? (Noto, 18 octobre 2006)


Dominique Hazaël-Massieux (dominique.hazael-massieux@centraliens.net)