Sicile 2006 - Carnet de route
Vendredi 13 octobre

Marseille → Rome → Palerme

En route pour la Sicile, pour le voyage le plus "organisé" auquel nous ayons consenti à ce jour ! En effet, au lieu d’un programme concocté avec amour mais à la sueur de nos fronts, ou plus prosaïquement, à la moiteur de nos doigts, nous avons cette fois-ci opté pour un voyage clef en mains, dans une formule d’"autotour", comprenant les billets d’avion, la location d’une voiture et la réservation d’une sélections d’hôtels supposés de charme tout autour de l’île, aux bons soins de Voyageurs du Monde.

Notre trajet en avion se déroule sans histoires - c'est comme cela qu'on les préfère. À l’approche de l’île, les vues sur les reliefs découpés au couteau, laissant apparaître des apics vertigineux plongeant dans la mer donnent une première image saisissante des lieux, et ne laissent que peu de doute qu'Héphaïstos y ait élu domicile.

Ayant récupéré notre voiture (une petite Fiat panda d’un bleu ciel un peu criard), nous partons à la conquête de Palerme. Enfin "nous", j’ai bien laissé soin à Bénédicte d’assumer le rôle du chauffeur, espérant que ses affinités italianisantes lui confèrent des pouvoirs spéciaux pour gérer l’interprétation souvent libérale du code de la route pratiquée de ce côté de l’Europe.

Grand bien m’en a pris ! L’arrivée dans Palerme s'avère tout à fait infernale en voiture… Outre la conduite à la libéralité sus-citée (faisant qu'une route à deux files a vite fait d’accueillir quatre lignes parallèles de voiture), les sens interdits en cascade, les rues sinueuses et les ruelles à double sens rendent la recherche automobile de notre hôtel pour le moins cahotique.

La première impression de la ville est un peu agressive, du fait de cette circulation délirante, du vacarme qu'il en résulte, des immeubles délabrés parsemés à travers là ville, cotoyant ceux enrobés d’échaffaudages de toute part. Mais une fois celle-ci passée, il ressort de la ville un vrai caractère, un charme réel ; Palerme est l’anti-Venise par excellence, a-romantique autant qu'on peut l’être, mais si bien des palais du quartier baroque (la Kalsa) sont en ruines, bien d’autres abritent encore une vraie vie de quartier. Ce que la ville manque en beauté polissée, elle le récupère en caractère et en authenticité.

 Fenêtre et coupole de l’église San Cantaldo (13 octobre 2006)
Fenêtre et coupole de l’église San Cantaldo (13 octobre 2006)

Au cours de nos errances au travers des différentes ruelles du centre, nous prenons tout même le temps de visiter les églises de la place Bellini : San Cantaldo, coiffée de ses trois coupoles aux allures de mosquées, à l’intérieur d’une belle sobriété ; la Martorana qui elle brille de par ses très belles mosaïques qui recouvrent son plafond.

Un peu plus loin, nous visitons le Palais Mirto, qui, au milieu de tant d’autres palais délabrés, tient encore bien debout et a été réaménagé en intérieur aristocratique, laissant imaginer les richesses que la ville a possédé au cours de ses nombreux âges d’or.

 Marché dans les petites rues de Palerme (13 octobre 2006)
Marché dans les petites rues de Palerme (13 octobre 2006)

Les monuments parlent du passé de la ville, mais une biennale d’art contemporain (Biennale o Altrove) en cours redécore murs, ruines et ruelles d’œuvres étonnantes : des photographies un peu provocantes dans les rues du marché, une installation aux allures d’église post-nucléaire au milieu des décombres d’un ancien palais.

Le soir, nous tentons notre chance au restaurant Hanami, attirés par son cadre design et sa qualification de bar à vin. Malgré un accueil quelque peu bourru, le churrasco de manzo et courgettes que j’y déguste et le vin que l’on nous y sert nous le font certainement garder comme une bonne adresse.

 La Martorana (13 octobre 2006)
La Martorana (13 octobre 2006)

 Mosaïque dans la Martorana (13 octobre 2006)
Mosaïque dans la Martorana (13 octobre 2006)

 Masque de chapiteau (13 octobre 2006)
Masque de chapiteau (13 octobre 2006)

 Intérieur de San Cantaldo (13 octobre 2006)
Intérieur de San Cantaldo (13 octobre 2006)

 Les trois coupoles de San Cantaldo (13 octobre 2006)
Les trois coupoles de San Cantaldo (13 octobre 2006)

 Clocher de la la Martorana (13 octobre 2006)
Clocher de la la Martorana (13 octobre 2006)

 Linge suspendu dans une ruelle (13 octobre 2006)
Linge suspendu dans une ruelle (13 octobre 2006)

 Installation de la biennale d’art contemporain au milieu de bâtiments en ruines (13 octobre 2006)
Installation de la biennale d’art contemporain au milieu de bâtiments en ruines (13 octobre 2006)

 Façade de l’Eglise San Francesco (13 octobre 2006)
Façade de l’Eglise San Francesco (13 octobre 2006)

 Superpositions (13 octobre 2006)
Superpositions (13 octobre 2006)


Dominique Hazaël-Massieux (dominique.hazael-massieux@centraliens.net)