Sicile 2006 - Carnet de route
Mardi 17 octobre

La villa romaine de Casale et Piazza Armerina

Malgré un service toujours aussi peu sympathique, nous nous voyons offrir un bon petit déjeuner. Malheureusement, notre séjour dans cet agroturismo se confirme comme peu réussi lorsqu'on nous informe que le paiement par carte de crédit n’est pas disponible à l’heure où nous souhaitons partir, le patron n’étant plus présent, et qu'il nous faut aller récupérer de la monnaie à Campobello di Licata, où la population locale se révèle aussi peu serviable que nos hôtes lorsqu'il s'agit de nous indiquer la localisation d’un distributeur bancaire.

Malgré ce début peu plaisant, la journée s'annonce comme notre première journée de grand beau temps. Peut-être la Sicile parviendra à nous convaincre de sa légendaire aridité aujourd’hui ?

Mosaïque (17 octobre 2006)

Notre destination du jour est la villa romaine de Casale, aux environs de Piazza Armerina. La route nous amène à traverse Mazzarino, qui, derrière des abords peu enthousiasmants, cache un centre-ville charmant, aux façades baroques bien conservées.

Après quelques kilomètres au milieu de collines pelées, presque désertiques, nous atteignons la villa romaine, dont les parages envahis de bus et de tentes abritant des boutiques pour touristes réveillent mes angoisses agoraphobes.

Mosaïque des amants (17 octobre 2006)

Fort heureusement, celles-ci s'avèrent relativement infondées, et nous pouvons admirer les incroyables mosaïques de la villa dans une certaine sérénité. La richesse du patrimoine des lieux est abolument fabuleuse, et laisse transparaître celle de son antique propriétaire. Le détail, la variété, et l’expressivité des scènes représentées en mosaïques me laissent tout à fait pantois ; l’extraordinaire chance que celles-ci nous soient parvenues presque intactes au cours de près de deux millénaires semble tout à fait improbable.

Mosaïque (17 octobre 2006)

Mon seul petit regret : la structure de protection mise en place, combinant de grandes vitres légèrement fumées posées sur des poutres métalliques, n’est pas très bien conçue et crée des zones d’ombres peu favorables à la lecture des nombreux détails des mosaïques. Par ailleurs, les panneaux d’explications offerts par les lieux laissent franchement à désirer, et c'est avec plaisir que nous nous reposons sur le guide vert pour une compréhension plus approfondie des lieux. Quoiqu'il en soit, le site est tout à fait exceptionnel.

Rassasiés de culture, nous nous dirigeons vers la ville voisine, Piazza Armerina pour nous occuper de nos appétits plus terrestres ; nos guides de voyage ne nous indiquent rien de très emballants, et nous errons donc dans les rues tordues et escarpées de la ville, au mileu de palais plus ou moins bien conservés et placettes sympathiques.

Sur l’une d’elle, nous trouvons une enoteca tout à fait à notre goût : un excellent vin rouge au verre, des antipasti fameux (fromages, aubergines rôties, pain au miel et pistaches, oignons confits, tomates séchées), et un délicieux agneau en sauce au thym constituent les bases de notre première étape culinaire digne de ce nom en Sicile ! Une adresse toute simple et néanmoins remarquable, dont l’Italie a le secret.

Après quelques détours supplémentaires dans les ruelles de la ville, nous partons pour Grammichele un peu plus à l’est, où se trouve notre agroturismo du jour (agriturismo valle dei Margi), au milieu de vastes orangeraies et de quelques plaqueminiers. Il nous y attend une chambre sympathique (mais sans plus), avec une jolie vue sur les vergers baignés par la lumière du soleil.

Le soir venu, c'est une fois de plus le dîner habituel qui nous est servi en demi-pensio, et qui devient, pour tout dire, un peu lassant ; il est qui plus est accompagné d’une horrible piquette qui nous incite à la sobriété.

Mosaïque (17 octobre 2006)