Villes, vins et vaporetti : vacances vénitiennes

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L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille aurait dit le "bon" Metternich entre deux répressions de révoltes italiennes, lorsque celui-ci faisait office de chancellier de l'empire Austro-Hongrois.

Si l'on ne saurait partager le cynisme Metternichien en matière d'affaires étrangères, c'est sans vergogne qu'on réutilisera ses mots pour introduire habilement le récit de notre voyage de dix jours en Italie du Nord ; on s'abstiendra alors d'évoquer les sources sinon douteuses, du moins faciles de la supposée citation.

C'est ainsi qu'après la feuille romano-napoli-pompéienne, après la feuille toscano-ombrienne, c'est la feuille septentrionale — devrais-je dire liguro-lombardo-émilio-piémonto-vénitienne ? probablement pas — qui a fait l'objet de nos appétits transalpins tout au long de la semaine dernière.

Que d'eau ! D'abord tombant du ciel pour nous accueillir à Parme ; ensuite dans les dizaines de canaux formant autant de labyrinthes dans la ville Sérénissime ; enfin dans les lacs de Côme et Majeur, mirroir de paysages montagneux et de richesses passées et présentes.

Que de vins ! Bien loin des chianti dans lesquels se cantonne la réputation des vins italiens en France, les Soave, les Barabera, les Barolo, Brunello et autres découvertes se sont succédées au travers des différentes enoteca et restaurants qui nous ont accueillis.

Que de couleurs ! Parmi celles des maisons bariolées de Burano, des variantes rouges, jaunes et orangées inéluctablement associées aux maisons italiennes, du linge séchant à toute heure du jour et de la nuit entre les immeubles — comment diable peut-il y avoir autant de linge à sécher en Italie ? —, des marbres des palais vénitiens, des fleurs du printemps et du lever de soleil sur le Lac Majeur, difficile, et sans doute inutile, de faire le tri.

Que de mots ! En italien (bien sûr), en français (souvent), en anglais (rarement), en vénitien (localement), en brésilien (assimilement), avec les mains (surtout).

Il est probablement vain de vouloir tout évoquer en quelques lignes ; des photos devraient les compléter (bientôt), et un carnet de voyage, peut-être.