Astrométrie spatiale, introduction au satellite Hipparcos

De la nécessité de l’astrométrie spatiale

L’astronomie, qui à l’heure actuelle recouvre des domaines aussi variés que l’astrophysique (elle-même s'étendant de l’infiniment petit à l’infiniment grand), l’astronomie dite générale (étude générale des astres, de leurs différentes formes et de leurs différents regroupements), et l’astrométrie, voit sonorigine confondue avec celle de cette dernière, science de la mesure des distances des astres et du repérage de ces mêmes astres sur la voûte céleste. Ce qui a en effet constitué l’astronomie pendant des siècles (à peu près jusqu'au dix-septième siècle de notre ère) fut ce repérage, ce catalogage des étoiles dans le but de donner un sens à ces mouvements célestes, souvent entachés de mystères, à travers des systèmes mécaniques plus ou moins heureux.

Malgré cette longue histoire où les deux sciences se confondent, du fait de la spectaculaire entrée en scène de l’astrophysique, l’astrométrie va perdre au cours du XXème siècle toute son importance aux yeux des astronomes : face à sa petite soeur pleine d’avenir, elle garde une image très austère, et, sans qu'elle soit pour autant abandonnée, il apparaît vite que, les crédits comme les chercheurs s'en détournent de plus en plus. Du moins est-elle intégrée comme partie purement utilitaire dans les différents programmes mis en place.

Est-ce le début de la fin pour cette science sans âge ? Non, grâce au développement des techniques spatiales dans les années 60. En effet, si les observations terrestres avaient évolué en qualité depuis les catalogues d’étoiles réalisés à l’oeil nu par Hipparque (au IIème siècle avant J.-C.), les éternels problèmes posés par l’atmosphère pour l’observation des astres, limitaient la précision de ces mesures. C'est ainsi que, dès 1966, un astronome français eut l’idée de donner un nouvel élan à l’astrométrie, grâce à un programme d’astrométrie spatiale, qui devait donner naissance 23 ans plus tard au satellite HIPPARCOS.