Le Vin

Le Vin

Cette page a pour vocation de vous faire découvrir en quoi le vin constitue à proprement parler une œuvre d’Art, propre à réjouir les sens, et, chose peu commune dans les rangs de l’art, propre à les régaler tous autant qu'ils sont (à savoir cinq, selon ce que veut la sacro-sainte tradition…).

Le vin atteint l’âme et le coeur (avant d’atteindre le corps) par l’ouïe : le pop de la bouteille débouchée (ou bien le "PAF" s'il s'agit de champagne) est l’augure de la dégustation à venir ; le vin coulant de la bouteille dans un ruisseau de glops pour finir dans le verre de l’assoifé sert de prémisce à cette même déstation.

Le vin réjouit la vue par sa robe, qu'elle soit épaisse et voluptueuse ou au contraire légère et étincelante. La gamme de couleurs que le vin peut revêtir est à elle seule un résumé des saveurs qu'il propose.

Le vin, une fois mise en bouche, se manifeste en premier lieu par le contact avec la bouche (si on ne boit pas de travers du moins :) : puissant ou léger, gras ou fluide, chaud ou rafraîchissant, plat ou pétillant, astringeant, tanique, il s'escrime dans ses variantes à parcourir l’ensemble des sensations mises à sa disposition

Le vin, ensuite, vous dévoilera son acidité, sa sucrosité, son amertume, voire sa salinité ne se refuse aucune des saveurs du goût.

Le vin, enfin et surtout, s'épanouit dans un bouquets de parfums dont peu d’aliments peuvent se prévaloir : qu'ils soient minéraux, végétaux, floraux, fruités, animaux même, ces parfums sont le dernier mot du vin, celui qui vous restera en tête longtemps après que vous l’avez dégusté, celui qui, de fait, est le meilleur nom du vin.

Pour clore (sans l’achever) cette découverte du vin que je vous propose, citons sans vergogne l’un de ceux qui ont le mieux parler du vin :

Le vin du solitaire

Le regard singulier d’une femme galante
Qui se glisse vers nous comme le rayon blanc
Que la lune onduleuse envoie au lac tremblant,
Quand elle y veut baigner sa beauté nonchalante ;

Le dernier sac d’écus dans les doigts d’un joueur ;
Un baiser libertin de la maigre Adeline ;
Les sons d’une musique énervante et câline,
Semblable au cri lointain de l’humaine douleur,

Tout cela ne vaut pas, ô bouteille profonde,
Les baumes pénétrants que ta panse féconde
Garde au cœur altéré du poète pieux ;

Tu lui verses l’espoir, la jeunesse et la vie,
Et l’orgueil, ce trésor de toute gueuserie,
Qui nous rend triomphants et semblables aux Dieux !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal