La conscience, un fruit de l'évolution culturelle ?

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Ayant commencé la lecture de Cerveau droit, cerveau gauche de Lucien Israël (au contenu pour l'instant intéressant mais inégal dans sa qualité), j'ai été initié à une théorie passionnante (et pourtant déjà quelque peu ancienne maintenant) : Julian Jaynes, un psychologue américain, décrivait en 1976 dans son ouvrage The Origin of Consciousness in the Breakdown of the Bicameral Mind comment la conscience (l'idée que l'on a de soi en tant qu'entité distincte et capable de décision) ne pourrait être qu'une apparition récente de l'évolution humaine.

Pour justifier son hypothèse (qu'il relie à la séparation en deux hémisphères fonctionnellement distincts du cerveau humain), Jaynes s'appuie sur les récits homériques dans lesquels les héros ne penseraient leurs actes qu'au travers de ce que les dieux ou les morts ne leur souffleraient.

Une théorie intellectuellement fascinante en ce qu'elle ouvre sur de nombreuses autres questions par rapport à la notion même de conscience, du rapport de l'évolution de celle-ci à celle de l'individualisme, et bien d'autres encore : quelle relation avec la théorie des mèmes ? la conscience individuelle de nos aïeux était-elle la même que la nôtre ? à quel point l'évolution culturelle peut-elle suppléer l'évolution génétique ?

Peut-être cette théorie est-elle complètement infondée (encore qu'elle semble revenir en grâce ces dernières années), mais elle pose en tous les cas un point de vue sur l'individu tout à fait unique...