Ecrire ou publier ?

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Une question me taraude souvent : si ces pages sont avant tout une réponse à un désir (platonique) d'écriture, quel besoin me pousse à les publier sur le Web ? (ça ne sortira pas d'Internet !).

D'autres se la posent ; le lectorat virtuel impose certaines contraintes, positives (une certaine attention portée à l'écriture, un certain désir de plaire), mais aussi négatives (une nécessaire auto-censure). Pennac nous livre sa vision de la question:

On écrit pour en finir avec soi-même mais dans le désir d'être lu, pas moyen d'échapper à cette contradiction. C'est comme si on se noyait en criant : "Regarde, maman, je nage !" Ceux qui hurlent le plus fort à l'authenticité se jettent du quinzième étage, en faisant le saut de l'ange : "Voyez, je ne suis que moi !" Quant à prétendre écrire sans vouloir qu'on vous lise (tenir un journal intime par exemple), c'est pousser jusqu'au ridicule le rêve d'être à la fois l'auteur et le lecteur.
Le dictateur et le hamac, D. Pennac