Voyage en Toscane et Ombrie - Carnet de route

Arrivée en Toscane

Partant de la côte d’Azur, la Toscane ne s'offre pas : elle se mérite. L’autoroute - si tant est qu'on peut la qualifier de telle - est au coeur de l’épreuve initiatique ; le valeureux prétendant se devra donc de sinuer autour de nombreuses collines, d’en traverser bien d’autres avant de pouvoir se confronter au labyrinthe des échangeurs génois.

S'il passe avec succès les quelque cinq ou six changements d’autoroutes aux indications subtilement sybillines, il sera déclaré apte à rencontrer sa prétendue, et le fera une centaine de kilomètres plus loin.

La récompense ne se fait pas attendre : la Toscane dévoile rapidement ses paysages vallonnés, rythmés de vignes, d’oliviers et de cyprès ; ce leitmotiv entêtant nous accompagnera tout au long de notre périple dans la région.

Notre premier contact avec la Toscane urbaine se fait à Lucques (Lucca) : dans l’écrin de ses remparts à peu près intacts, la ville a conservé ses allures du Moyen-Âge. L’église San Michele nous offre notre premier aperçu de l’architecture toscane médiévale typique, avec sa très belle façade de marbre blanc. Au cours de notre errance au travers des rues (toutes piétonnes), nous trouvons presque par hasard la place Anfiteatro, dont le nom reflète clairement à la fois l’origine et le contour.

D’autres petits plaisirs parsèment notre chemin : ici, la mosaïque de l’église San Frediano ; là, le palais Guinigi et sa tour dont le sommet offre à un arbre une vue imprenable sur la ville ; et là enfin, une première mise en contact avec les fameuses et inimitablement crémeuses gelati, qui serviront tant de fois dans la suite du voyage de requinquants au milieu de nos longues journées de visite.

Il est déjà de temps de repartir : Florence nous attend pour notre première nuit italienne.

Florence, premiers contacts

L’arrivée en voiture à Florence est inquiétante : ses faubourgs industriels, les grandes artères qui encerclent le centre ville, l’interdiction faite aux non-résidents de stationner hors des parkings ne rendent pas le premier contact aisé. Florence est une grande ville, avec les défauts et les problèmes inhérents aux grandes métropoles ; il est difficile de les ignorer, mais il serait vraiment dommage de s'y arrêter.

Une fois débarassés de notre vaillante petite Twingo, nous nous dirigeons vers notre hôtel, et, ce faisant, nous traversons le centre historique du Nord au Sud : la richesse architecturale et monumentale de Florence est impressionnante, presque écrasante ! Pressés par le temps, nous contentons de quelques coups d’oeil pour ce premier soir : l’église Santissima Annunziata et ses fresques, le Duomo et son baptistère, le Ponte Vecchio, les quais de l’Arno, la galerie des offices, le palazzo Vecchio et ses statues monumentales, tous autant de promesses de visites pour les jours à venir, pour un programme qui s'annonce logiquement chargé… Et nous sommes loins d’être seuls en piste : la ville grouille littéralement de touristes.

Nous passons déposer nos bagages à notre hôtel - sans charme particulier, mais bien placé et plutôt bon marché (autant qu'un hôtel puisse l’être en Toscane). L’apétit creusé par les émotions - ou plus banalement, l’heure de dîner étant arrivée, nous nous asseyons à la table d’un restaurant du quartier de Santa Croce : au menu de ce soir, les crostinis à la toscane (au paté de foie de volaille) accompagnés de charcuterie non moins locale, et le bistecca à la florentine - une côte de boeuf d’une coupe particulière, d’excellente qualité. Je ne résiste pas à la tentation de mon premier tiramisu, tentation à laquelle je me laisserai succomber de nombreuses autres fois durant le voyage…

Au retour, nous passons devant le restaurant Il Latini, et, constatant la longueur de la file d’attente à sa porte, nous nous promettons d’en faire une des cibles potentielles pour les soirs à venir.

L’Autre Florence

Le jour qui vient de se lever promet d’être ensoleillé : cela sied parfaitement à notre programme, résolument de plein air. Nous commençons ainsi par une promenade qui nous emmène vers les collines au sud de la ville.

Une délicieuse surprise nous attend : l’arrivée par le Nord de la ville en voiture était peu prometteuse, la sortie au Sud à pied est un régal bucolique ! Une fois franchis les remparts de l’Oltrarno, nous nous retrouvons plongés dans la campagne toscane, d’abord dans un quartier résidentiel aux immenses jardins peuplés d’oliviers, puis tout à fait dans des petits villages d’où Florence n’est même plus visible (Arcetri, Pian de Giullari, San Michele a Monteripaldi)… à moins d’une demi-heure à pied du Ponte Vecchio ! Le Guide du Routard fournit des indications excellentes pour faire cette petite randonnée.

Les paysages respendissent de lumière, refletée par les couleurs métalliques que l’automne donne aux oliviers bronze et aux vignes cuivre. Les cyprès et les bourgs alentours créent un espace, un volume qui confère une immense sérénité à l’ensemble ; le contraste entre ces espaces d’envolées géorgiques et le rythme effréné du centre de Florence est saisissant.

un observatoire astronomique, une église et ses cloches sonnant l’Angélus, la maison de Galilée, d’innombrables villas rivalisant dans la taille et la beauté de leurs jardins, la cueillette (en fait, le ramassage) des olives, un village au sommet d’une colline au loin

Les Jardins de Boboli

En redescendant de nos collines, nous revenons par les rues très touristiques du Palazzo de Pitti, et, ne pouvant nous résoudre à nous enfermer où que ce soit par une si belle journée, nous décidons de visiter les jardins de Boboli, attachés à ce dernier.

Le jardin central, articulé autour de ses escaliers, mène au jardin du casino del Cavaliere et sa vue fantastique sur les collines alentours. Par là suite, la descente vers le piazzale de l’Isolotto se fait au travers d’une majestueuse allée de pins et de cyprès, qui, quadrillant l’espace en chemins, recèlent fontaines et statues dont seuls les chats - résidents permanents des lieux - connaissent le nombre et la situation.

Le piazalle de l’Isolotto n’est pas en reste, avec sa fontaine de l’Océan ; quelques roses tardives y répondent aux teintes inattendues des arbres de la place, festival de couleurs, de parfums et de sons.

A la sortie du jardin, la grotte artificielle de Buontalenti, malheureusement partiellement en cours de restauration, nous accorde tout de même un aperçu de ses sculptures et frises aux formes organiques que Gaudi n’aurait pas renié, trois siècles plus tard.

Le jour déclinant, et après avoir salué la statue de faune chevauchant une tortue, nous cédons finalement à notre première visite de musée en nous dirigeant vers le musée San Marco.

Beato Angelico

Le musée San Marco est en réalité un ancien couvent, bâti au XIIIème siècle, dont la célébrité tient avant tout à celle d’un des ses remarquables hôtes, Fra Angelico.

C'est ainsi que chacune des cellules de ce monastère est décorée par une fresque du maître : la plupart d’entre elles représentent des scènes de la Passion, avec une légèreté, une lumière, une sérénité qui contraste intensément avec le sujet qu'elles dépeignent. Il est difficile de s'arracher de la contemplation de chacune des fresques, et il n’y a guère que l’optique d’en découvrir une nouvelle un peu plus loin qui permet de retenir sa respiration esthétique pour quelques mètres. Outre les freques des cellules, une splendide fresque de l’Annonciation complète la riche collection du monastère.

Outre Fra Angelico, le musée présente des oeuvres de bien d’autres artistes de la Renaissance sous différentes formes et de façon assez bien documentée ; le manque de temps et l’abondance de fatigue m’ont seulement permis d’en retenir que le monde artistique de la Renaissance italienne et plus spécifiquement toscane constitue un univers de connaissances à part entière, qu'il me reste à découvrir presque entièrement.

Le Palazzo Vecchio

Le Palazzo Vecchio constitue le coeur de Florence, et l’un de ses monuments les plus marquants, ne serait-ce que du fait de sa tour crénelée qui domine la ville. Centre du pouvoir politique de la cité-état à travers ses changements de régime - hésitant entre république et pouvoir féodal -, il a crystallisé en fresques, labyrinthes et oeuvres d’art la puissance de la capitale toscane tout au long de l’histoire.

Le Duomo

Le Chianti

Sienne

Le Sud-Est de la Toscane

Pérouse

Assise